About

Issu d’une famille d’artistes et d’artisans (grand-père illustrateur, père publicitaire formé par A.M. Cassandre puis peintre, sœur paysagiste, frère verrier et mère enseignante aux Arts Décoratifs), j’ai grandi dans le Perche, dans une maison dont la construction s’est échelonnée entre le 13ème et le 19ème siècle. Vivre dans ces murs chargés d’histoire m’a permis de faire l’apprentissage du temps long, sans unité de style, d’en appréhender les charmes et les maladresses. Cette sensibilité à l’architecture, développée dès mon plus jeune âge, s’est affinée au fil des ans en réalisant de nombreux relevés de bâtiments : fermes à restaurer, architecture monastique ou contemporaine, comme les intérieurs de la Maison de verre, à Paris.

Cette passion m’a naturellement conduit à en faire mon métier. Diplômé en architecture de l’Architectural Association à Londres et East London School of Architecture en 1999, j’ai, au cours de mes années d’études, travaillé deux ans en agence et passé une année en apprentissage chez un forgeron. Fasciné par l’architecture monastique, j’ai écrit deux mémoires : le premier sur l’architecture bénédictine en général, le second consacré à l’architecture cistercienne (étude comparée des « trois sœurs provençales » : Le Thoronet, Sénanque, Silvacane).

Deux mois après avoir obtenu mon diplôme d’architecte, à la demande d’un ami travaillant pour l’agence de John Pawson à Londres, je me suis consacré à l’élaboration d’un projet d’un monastère cistercien, Novy Dvur, en République Tchèque (construction d’une église et d’un cloître, restauration de bâtiments existants). Une fois les plans validés par les moines, je suis devenu le chef de projet de la première campagne de travaux qui dura 6 ans (chantier de 7000m2 environ) : conception et dessin des bâtiments, des intérieurs et du mobilier. Cette expérience unique m’a emmené loin de la maison de mon enfance en me plongeant dans le temps court avec unité de style. Une architecture où le défaut et l’accumulation dans le temps sont hors sujet.

Avec ma femme Anki Linde, nous avons ensuite créé, en 2003, une agence d’architecte baptisée LSL Architects. D’abord basée à Londres, elle est installée depuis 2006 à Paris. Nous travaillons essentiellement sur des commandes privées dans différents pays d’Europe ainsi qu’au Mexique et aux Etats Unis : maisons, appartements, restaurants et bureaux.

Je conçois le métier d’architecte comme une activité autant artisanale qu’intellectuelle. J’aime réfléchir à mes projets et les faire évoluer à partir de maquettes physiques, que je fabrique moi-même. En dépit de sa sobriété, l’architecture que je propose n’est pas pour autant minimaliste. Je cherche avant tout l’équilibre : rien à retrancher, rien à rajouter. Une démarche proche de celle d’une architecture vernaculaire  – économie de moyens et matériaux simples – mais avec des finitions très soignées. Une philosophie et un esprit qui guident également ma main lorsque je conçois des meubles, une activité à laquelle je me consacre depuis 2011.

Installé à deux pas de l’hôtel Drouot et fasciné par la lecture transversale de l’histoire de l’art et des arts décoratifs qu’offre ce lieu, mes visites quotidiennes des salles des ventes m’ont donné l’envie de dessiner le mobilier de notre appartement. Aujourd’hui, il existe 14 prototypes et une cinquantaine de meubles répartis en 4 gammes, dont l’édition et la commercialisation sont en cours de discussion. Les matériaux utilisés varient en fonction de la nature du meuble et du soin attaché aux détails (finesse des piètements) : acier, carbone côtoient le bois, l’aluminium ou bien les perles de verre. Les meubles ont été fabriqués en France en collaboration avec des artisans (bois et carbone) ou par des petites usines (acier et aluminium). J’ai réalisé moi-même les finitions des éléments en acier et en aluminium ainsi que le plateau de perles. Ma conception du mobilier est celle d’un architecte. Mes meubles sont pensés en rapport à l’espace qu’ils occupent et qu’ils contribuent à structurer.